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Actualités
Les enjeux des jeux
Date de l’événement : –
Université de la Polynésie française
AVANT PROPOS
Ces journées d’études proposent de réfléchir aux multiples enjeux se déployant autour des épreuves de surf des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se dérouleront en Polynésie française, à Tahiti, du samedi 27 juillet au mardi 30 juillet. Il s’agira plus précisément d’interroger le « grand écart potentiel » – qui peut-être à tout le moins perçu spontanément comme tel – entre la vitrine médiatique et de sport spectacle construite dans le cadre de cette compétition et son ancrage dans les réalités locales de l’espace polynésien ou celles, plus imaginées, qui se sont construites comme telles. Depuis des regards pluridisciplinaires mobilisant différentes sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, sciences politiques, sciences de l’intervention, anthropologie, philosophie, géographie, etc.), il s’agira de considérer la diversité de ces enjeux et leur articulation, ou au contraire leur confrontation, en prenant en compte différentes échelles de temps (passé, présent et promesses liées au futur envisagé, notamment en termes d’« héritage » des Jeux Olympiques) et de masse (des réalités locales au caractère international de l’événement, en passant par les enjeux de gouvernance de la Polynésie) de l’action publique. Cette approche s’envisagera de manière « interne », dans son rapport au gouvernement français, mais aussi dans ses relations aux États de la région du Pacifique/Océanie.
Plusieurs thématiques et séries de questionnements pourront permettre de croiser les temps et les espaces de ces « Enjeux des jeux », que nous chercherons à appréhender autour de la problématique générale suivante : comment la prise en compte des enjeux « locaux » et « globaux », dont les problématiques de « tradition » et de « modernité », est-elle travaillée par les différents acteurs mobilisés à différentes échelles de cet événement, de sa préparation aux promesses de son « héritage » ? Quelles sont les tensions, voire les mobilisations, mais aussi les formes d’arrangements, de compromis et d’accords construites entre ces acteurs ? Quelles ressources (sociales, symboliques, politiques, économiques, …) sous-tendent ces dynamiques relationnelles ? On pourra d’abord projeter ce questionnement sur un plan sportif en interrogeant la place du surf par rapport à d’autres activités de loisir et de compétition (on pense notamment à la pratique du Va’a ou pirogue polynésienne) mais aussi à bien d’autres pratiques et activités locales autour de l’océan engageant des enjeux peut-être moins récréatifs mais plus politiques (liés par exemple à l’économie touristique, à la sauvegarde des traditions, ou bien à la protection de l’environnement naturel face aux problèmes particuliers de la zone Pacifique comme la submersion progressive des atolls ou la pollution par les microplastiques).
Un autre axe de questionnement pourra concerner des problématiques relevant de l’éducation, de l’encadrement de la jeunesse et de la culture au sens très large, impliquant les questions de la langue tahitienne et du patrimoine polynésien. Quels liens les activités sportives, et notamment le surf et le Va’a, nouent-elles avec les différentes institutions (familiales, scolaires, politiques et religieuses notamment) et les acteurs impliqués sur les questions éducatives, d’encadrement de la jeunesse et d’affirmation culturelle aux différentes échelles considérées (de l’idéal olympique d’un sport supposé vertueux aux enjeux éducatifs et culturels locaux) ? En quoi l’organisation des épreuves de surf de Paris 2024 à Teahupo’o est-elle l’occasion de considérer, sur le territoire polynésien, les enjeux liés à l’inclusion/intégration des personnes et les valeurs associées (problématiques des déviances voire de la délinquance, du handicap, de la santé, enjeux de l’égalité femmes-hommes, etc.) ?
